Je vous l’annonçais dans le billet du 23 septembre dernier. Je voulais vous parler aujourd’hui du travail d’une femme designer. J’ai choisi d’écrire sur Florence Knoll : je considère qu’il s’agit d’une femme de talent autant que de caractère.

Florence Schust, de son nom de jeune fille, est née en 1917 dans le Michigan, à Saginaw. Elle perd ses parents à l’âge de 12 ans et montre rapidement un intérêt pour l’architecture. Elles est inscrite à l’école pour fille de Kingswood, proche géographiquement parlant de l’académie d’art de Cranbrook, campus qui avait la prétention d’être l’équivalent Américain du Bauhaus.

La première partie de ses étude est l’occasion pour Florence de rencontrer Eilel Saarinen, qui deviendra son professeur par la suite à Cranbrook. Florence l’orpheline est « adoptée de coeur » par la famille Saarinen, qui l’emmène en vacances en Finlande. C’est l’occasion pour elle de se lier d’amitié avec le fils d’Eiliel, qui n’est autre que Eero – il deviendra le créateur que l’on connait.
Comme on l’imagine, Florence profite de ses études : elle forge un réseau et des compétences très importantes. Elle est alors prête à devenir l’une des pionnière du design du XXéme siècle et effectuera, grâce aux recommandations de Eliel Saarinen et Alvar Aalto, quelques passages dans des universités prestigieuses où elle étudiera au contact de Walter Gropius, Marcel Breuer ou encore Van Der Rohe. Là encore des noms familiers à ceux qui connaissent et aiment le design.

Après ses études, en 41, Florence déménage. C’est à New York qu’elle rencontre Hans Knoll, propriétaire d’une fabrique de meubles. On imagine l’alliance d’un businessman accompli et d’une créative pleine de talent. Mariés en 46, ils deviendront d’abord des acteurs importants puis les arbitres internationaux du style et du design.

Planning unit

Chaque designer à une petite chose le caractérisant, qui le rend unique et révolutionnaire. La vision de Knoll, c’est la « planning unit ». Cette entité au sein de l’entreprise Knoll, sorte d’état dans l’état veut – ni plus ni moins – redéfinir l’espace de travail et les bureaux de l’Amérique d’après guerre. On se rappelle que Florence à étudié l’architecture – elle va maintenant introduire dans son travail les notions d’efficacité, d’organisation et de fonctionnalité de l’espace. Pour cela elle va travailler au contact de nombreux clients desquels elle va décrypter les besoins afin de mieux définir des pistes d’organisation. La planning unit a travaillé avec des clients prestigieux comme General Motors, IBM, CBS. Florence Knoll a eu un seul mot d’ordre au court de sa présidence de la planning : « Nous ne sommes pas là pour décorer l’espace mais pour le créer ». Comme on le voit sur l’image ci-dessus, qui est un exemple d’aménagement de bureau par la Planning Unit, le bureau d’étude se veut visionnaire et avant-gardiste. Daté des années 50, on retrouve l’ambiance des bureaux des startups les plus modernes.

Pour ses besoins à la planning unit, Florence a eu l’occasion de créer du mobilier, qu’elle a toujours désigné comme étant les « meats and potatoes » (patate et viande) du catalogue de la firme. L’humilité de Florence vient du fait que les plus belles pièces émanent du crayon des Bertoia, Mies ou encore Saarinen, créateurs importants du XXème siècle. Toujours est il que le gout du détail, de la proportion et de l’esthétique moderne font des meubles créées par Florence Knoll des icônes, à l’instar de ceux de ses collègues.

En 55, avec la mort de Hans dans un accident de voiture à la Havane, Florence Knoll prend la tête de l’entreprise puis se retire progressivement jusqu’en 1965, date à laquelle elle démissionne. Sa contribution à la modernisation de l’Amérique ainsi qu’à son rayonnement au plan mondial font d’elle un mythe du design du XX ème siècle.

Meubles signés knoll

Sources : Wikipedia et Knoll.com.