Peu nombreux sont les designers qui de leur vivant sont déjà considérés comme des incontournables du genre. C’est pourtant le cas du duo Bouroullec : à peine plus de 40 ans et les deux frères Quimperois ont déjà une page personnelle sur l’encyclopédie en ligne Wikipédia.
Installés à proximité de la Bastille, à Paris, les deux frères animent avec brio un atelier de création. Et quel atelier. Ces deux là ont déjà participé à de nombreux projets, édités par de grandes maisons tels Vitra ou encore Kartell.
Frôlant même l’arrogance, les Bouroullec ont eu droit en 2002 et 2004 à des rétrospectives de leurs travaux par les musées les plus prestigieux, à l’instar du centre Pompidou ou encore au musée du design de Londres.
Ce qui fait le succès des deux frères est une vision tranchée du design, qui est celle de deux visionnaires en la matière. Inspirés par les théories développées au cours du 20ème siècle, le design est pour eux un prétexte d’utilisation de l’espace et ne saurait exister sans proposer de la fonctionnalité.
Les bureaux deviennent enveloppant et permettent au travailleur d’évoluer dans une bulle, les sols deviennent couchage d’appoint en pente douce et offrent un espace attrayant le temps d’une soirée. Continuellement en phase avec leur époque, les Bouroullec anticipent les modes de vie à venir et adaptent leurs meubles. C’est la recette des précurseurs.
Après un tel tableau, on pourrait se demander si les Bouroullec ne sont pas sur le point de devenir mégalomanes. La réponse est non. Illustration grâce au lustre Gabriel, posé le 11 novembre dernier à Versailles. Interrogés sur le sujet, les deux frères déclarent : « Le lustre Gabriel ? Il faut être réaliste : les gens ne viendront pas à Versailles pour voir une folie des Bouroullec ! ».
Un bel exemple de créativité et de modestie : bravo messieurs.